Pathologie de la rotule

Luxation et instabilité de la rotule

Qu'est ce que c'est ?

Lors d’une entorse du genou, la rotule peut se luxer et rester instable par la suite.

Présentation clinique

Lors de la première luxation de la rotule, la douleur est atroce et le genou est bloqué en flexion si la rotule reste luxée. La manœuvre de réduction est simplement une extension du genou : elle va permettre à la rotule de revenir dans la trochlée fémorale. Le genou gonfle rapidement à cause du saignement du torne MPFL (medio patellofemoral ligament) qui est le ligament stabilisant la rotule. Une lipohémarthrose se produit en cas d’hématomes importants sur la rotule et le fémur. Après une première luxation de la rotule, le risque de luxation de la rotule est 6 fois plus élevé. Les luxations suivantes sont beaucoup moins douloureuses et impressionnantes que la première.

Quand consulter un spécialiste ?

Un spécialiste du genou doit être contacté après une première luxation de la rotule afin d’écarter les lésions qui doivent être opérées en urgence (comme la fracture ostéochondrale de la rotule) ; des radiographies et une IRM sont prescrites. Après une deuxième luxation de la rotule, le spécialiste du genou prescrira un scanner, analysera tous les facteurs prédisposants et discutera des avantages et des inconvénients d’une stabilisation chirurgicale de la rotule par rapport à un traitement conservateur.

Traitement non chirurgical

Le traitement conservateur consiste en une physiothérapie et une rééducation, et est toujours indiqué après une première luxation de la rotule, pour récupérer l’amplitude du mouvement du genou, renforcer les muscles qui sont les stabilisateurs dynamiques de la rotule, et travailler l’équilibre.

Traitement chirurgical

Le traitement chirurgical peut être envisagé après une deuxième luxation de la rotule afin de prévenir d’autres luxations et l’usure de l’articulation fémoro-patellaire. Le but du traitement chirurgical est de reconstruire le MPFL qui est le principal stabilisateur statique de la rotule (en utilisant une autogreffe de gracilis), et si nécessaire de médialiser et/ou distaliser la rotule en faisant une ostéotomie de la tubérosité tibiale antérieure.

Suivi post-opératoire

Après une opération de stabilisation de la rotule, le patient marche avec des béquilles pendant 4 à 6 semaines, en portant partiellement son poids, et porte une attelle de mouvement. La rééducation commence le jour suivant l’opération.

Risques et complications

Le traitement chirurgical donne de bons résultats en termes de stabilité de la rotule et prévient la luxation de la rotule ; les résultats sont moins prévisibles en ce qui concerne la douleur : les patients qui se plaignaient de douleurs fémoro-patellaires avant l’opération peuvent encore avoir des douleurs après l’opération.

Les incisions cutanées peuvent perturber une sensibilité cutanée superficielle autour des cicatrices, qui se rétablit généralement avec le temps, ou peuvent nécessiter des séances d’ergothérapie.