Pathologie de la rotule

Fracture de la rotule

Qu'est ce que c'est ?

La rotule peut se fracturer lors d’un choc direct accidentel: chute sur le genou, accident de la voie publique, etc. Selon le type d’accident et l’énergie du traumatisme, la fracture peut être horizontale, verticale, ou complexe; elle peut être in-situ ou déplacée.

Présentation clinique

La douleur liée au choc est vive et parfois la peau peut être lésée. Souvent le genou gonfle immédiatement et si la fracture est d’emblée déplacée, l’impotence fonctionnelle est immédiate: l’extension active du genou est impossible.

Quand consulter un spécialiste ?

Une consultation dans un centre d’urgence est nécessaire après un choc direct violent sur la rotule afin d’effectuer des radiographies qui confirmeront ou non la présence d’une fracture de la rotule. Si la rotule est fracturée, un chirurgien orthopédiste sera contacté pour mettre en place le traitement le plus adapté.

Traitement non chirurgical

Le traitement non chirurgical est réservé aux fractures in situ (non déplacées), et aux fractures verticales car elles n’interrompent pas la continuité de l’appareil extenseur. Le traitement non chirurgical consiste à limiter les contraintes au niveau de la rotule en marchant avec des béquilles en charge partielle, et à garder la mobilité du genou en effectuant de la physiothérapie adaptée au type de fracture: le but est de laisser guérir la fracture tout en évitant que le genou ne s’enlaidisse.

Traitement chirurgical

Le traitement chirurgical est obligatoire lorsque la fracture est transverse et déplacée car l’impotence fonctionnelle du genou est complète et ce genre de fracture ne peut guérir sans être fixée: une ostéosynthèse par cerclage-haubanage permettra de repositionner les fragments osseux afin qu’ils consolident en bonne position. La réduction de la fracture doit être anatomique car la face profonde de la rotule est faite de cartilage et fait partie de l’articulation du genou. L’ostéosynthèse doit être faite en urgence, d’autant plus si la peau est lésée ou fragile en regard de la fracture.

Suivi post-opératoire

Suite à l’ostéosynthèse de rotule, la mobilisation du genou se fait très progressivement, afin de laisser consolider la fracture tout en évitant que le genou ne s’enraidisse. Habituellement, le patient marche avec des cannes en charge partielle pendant 6 semaines et on autorise une flexion du genou jusqu’à 30° les deux premières semaines après l’opération, puis jusqu’à 60° les deux semaines suivantes, puis jusqu’à 90° les deux semaines suivantes. Ainsi, 6 semaines après l’opération, le patient doit pouvoir fléchir le genou à 90°. Des radiographies de contrôle sont faites, et si tout va bien la flexion est ensuite libre, de même que la charge en marchant.

Risques et complications

En cas de traitement non chirurgical, le risque est que la fracture initialement in situ se déplace et doivent donc être opérée. La raideur articulaire peut s’installer si le genou n’est pas rééduqué.

En cas de traitement chirurgical:

  • Le matériel d’ostéosynthèse provoque souvent une gêne et doit habituellement être enlevé un an post-opératoire.
  • Les complications précoces après l’ostéosynthèse de rotule sont: un problème de cicatrisation ou une nécrose cutanée (surtout si la peau a été contuse lors de l’accident ou si l’opération n’a pas été faite en urgence), le déplacement du matériel d’ostéosynthèse (peut arriver si le protocole de rééducation n’est pas respecté), l’infection (surtout si la peau a été contuse lors de l’accident).
  • Les complications tardives sont la raideur articulaire c’est à dire l’incapacité à fléchir le genou (peut arriver si le protocole de rééducation n’est pas respecté) nécessitant une reprise chirurgicale pour libérer les adhérences et retrouver la mobilité, et l’arthrose fémoropatellaire (fréquente après les fractures comminutives même si l’ostéosynthèse était correcte).