L’arthrose correspond à la dégénérescence et l’usure du cartilage qui est le revêtement de l’os, ce processus est lié à l’âge et au vieillissement articulaire, et peut être précipité par d’autres facteurs tels que accidents, surpoids, trouble d’axe du membre inférieur (valgus ou varus), antécédent de méniscectomie, maladies rhumatismales.
L’arthrose se manifeste par des douleurs d’apparition progressive au cours du temps, qui deviennent ensuite chroniques. Les douleurs sont de type mécanique c’est à dire proportionnelles à l’activité, et sont donc pires le soir que le matin. Lorsque l’arthrose est avancée, on note souvent une sensation de « dérouillage matinal », parfois des douleurs nocturnes qui sont de nature inflammatoire, et la présence d’un épanchement articulaire, la limitation de la mobilité articulaire et une boiterie.
Lorsque les douleurs deviennent handicapantes et ne sont plus soulagées par les traitements de base tels que les antalgiques, anti-inflammatoires, la cryothérapie.
Le traitement non chirurgical de l’arthrose consiste à entretenir la mobilité articulaire et la fonction musculaire, ainsi la gym douce, le vélo d’appartement, les étirements, l’aquagym ou la natation sont autant d’activités physiques recommandées en cas d’arthrose. Les médicaments antalgiques et anti-inflammatoires permettent de calmer les douleurs trop intenses. Les infiltrations intra-articulaires (de corticostéroïdes, d’acide hyaluronique ou de PRP) ont aussi un but antalgique et anti-inflammatoire, toujours dans le but de redonner au patient un maximum de confort et d’autonomie.
Lorsque l’arthrose est avancée et touche toute l’articulation, seule la mise en place d’une prothèse totale de genou permettra de redonner confort et liberté de mouvement au patient: cette opération consiste à « remplacer » le genou usé par un genou artificiel.
Les prothèses de genou sont constituées de 3 composants: un bouclier fémoral et un plateau tibial faits d’un alliage de Chrome et de Cobalt (pour les patients allergiques aux métaux, des prothèse anti-allergie en Titane existent), et d’un insert en polyéthylène hautement réticulé qui permet de remplacer le cartilage et les ménisques et ainsi de faire le joint entre les deux parties métalliques.
En cas d’arthrose limitée à un seul compartiment du genou, les ostéotomies de correction de l’axe ou les prothèses unicompartimentales (PUC) peuvent être indiquées.
L’opération pour mettre en place une prothèse totale du genou dure environ 2 heures, et peut se faire soit sous anesthésie générale, soit sous rachi-anesthésie, selon la décision de l’anesthésiste. Dès le lendemain de l’opération, la rééducation commence afin de retrouver l’autonomie de marche et le mouvement du genou. Habituellement la marche se fait en charge selon douleurs avec l’aide d’une paire de cannes anglaises pour une durée d’un mois, qui est approximativement le temps de récupérer la force musculaire nécessaire pour marcher sans cannes. Le patient est hospitalisé la veille au soir et reste hospitalisé entre 5 et 8 jours en moyenne, puis rentre à domicile avec des séances de physiothérapie 2 à 3 fois par semaine en ambulatoire, ou alors est transféré en centre de rééducation si le retour à domicile n’est pas possible.
Une prothèse totale de genou est une opération éprouvante et fatigante, dont les effets peuvent être limités grâce à la « réhabilitation améliorée après chirurgie » qui est un ensemble de mesures pré-, per- et post opératoires tendant à réduire l’agression chirurgicale dans le but d’améliorer la convalescence, de réduire la morbidité globale et aussi réduire la durée de séjour hospitalier post-opératoire.
Le tabac, l’alcool et l’obésité sont des facteurs de risque de complication post-opératoire. Les complications possibles après une prothèse totale de genou sont: raideur du genou, thrombose veineuse profonde, infection du genou, descellement de la prothèse.